samedi 13 mars 2010

le conflit : la femme et la mère (1)

On dirait que je n'ai pas assez cloué de chats noirs aux portes, car Knut a attrapé une bronchite le jour de mon anniversaire (J'ai eu t'six ans et je ne les fais pas, même si j'ai changé de catégorie d'âge dans les sondages).

Des médocs, de la kiné respiratoire et une semaine après il n'y paraissait plus.
(et tant mieux car ma belle assurance de mère trop cool a quelque peu vacillé, peu habituée que je suis à avoir un bébé tout pâlichon qui buvait moitié moins).

Depuis elle s'est bien rattrapée et met les bouchées doubles (elle a découvert les légumes et ne chipote pas devant mes purées de chez Picard décongelées mitonnées avec amour ).

Bref

Tout ça pour dire que j'ai évidemment suivi avec intérêt le méga buzz autour du nouveau livre d'Elisabeth Badinter, vue mon incursion toute récente dans le monde de la maternité (cf. grosso merdo tous mes billets de 2009-2010).

J'avais écouté la journée spéciale que France Inter lui avait consacrée.

Et j'avais été très étonnée (voire sur le cul) de constater à quel point les réactions avaient été virulentes.

Il faut dire que j'ai plutôt un a priori positif sur ses propos(le principe éducatif majeur de ma divorcée-de-mère étant qu'il faut toujours, toujours préserver son indépendance financière).

Entourée d'amies le plus souvent célibataires, parfois mariées avec enfants mais dont aucune n'aurait envisagé d'arrêter de travailler, il me semblait que ça allait de soi.

Quelle ne fut pas ma surprise en débarquant sur les fora dédiés de constater que de jeunes femmes de 25 ans de moyenne d'âge pouvaient affirmer (sans déconner) qu'elles se voyaient bien mères au foyer toute leur vie, afin de permettre à leur compagnon "de se consacrer à sa carrière sans contrainte" (sic)et qu'il fallait veiller à remplir le frigo en prévision de leur séjour à la maternité afin que le dit compagnon ne meure pas de faim et qu'elles avaient de la chance car il consentait parfois à donner un biberon pour "aider".
Et que le travail n'est pas aussi épanouissant.
Ce que je peux tout à fait concevoir.
Mais jamais jamais la question de la dépendance financière, si centrale à mes yeux, n'était évoquée(je suis probablement une veille aigrie qui voit le mal partout mais à l'heure où plus de la moitié des unions se finit en divorce, je trouve cela particulièrement...rafraichissant).
Bref Adriana Karembeu en terre inconnue chez chez les Amharas d'Ethiopie, c'était moi.
(à la fois c'était un risque à prendre, l'échantillon de référence étant sans doute différent sur le forum "je suis une working girl et j'emmerde les hommes" ).

Il était donc urgent que je lise Elisabeth dans le texte ; et là avec un sens de l'à propos incroyable, une amie m'a offert pour mon anniversaire le dit ouvrage, lisant dans mes pensées ( peut être plus simplement avait elle gardé en mémoire des heures de prise de tête sur le thème "dois je passer ce nouveau concours dont la réussite m'expédierait au mieux à 200 km du Sultan?" , "dans cette hypothèse un ovule mûr dans la Meuse, par exemple, ça ne ferait pas trop loin pour son spermatozoïde haut savoyard, même véloce ?" , puis "allaitement ou pas ?" puis "congé parental ou nounou?",etc...)

A venir donc, une critique qui déchire de "le conflit : la femme et la mère", que j'espère aussi relevée que celle de la captive d'al ankhara.

Dès que j'ai fini un miracle en équilibre de Lucia Etxebarria, un peu sur le même thême.